La conscience

Fonctionnement et utilité de la conscience

J’ai récemment vu une vidéo Youtube qui parlait de la conscience, notamment de la question « Sommes-nous conscients ? ».

Si le sujet et la façon de l’aborder étaient intéressants et répondaientt à un certain nombre de questions, la définition de la conscience dans son fonctionnement même n’était pas abordé, comme si elle restait mystérieuse ou, au contraire, trop évidente.

Je vais donc tenter de donner une définition fonctionnelle de ce qu’est la conscience et comment elle fonctionne, sachant qu’il ne s’agit bien là que d’une interprétation personnelle.

La question de la conscience se pose essentiellement parce que nous percevons qu'il ne s'agit pas d'un état forcément naturel et qu'il s'oppose à l'inconscient. Quand nous dormons, nous sommes inconscients. Mais même lorsque nous sommes éveillés, nous sommes majoritairement inconscients. La plupart des opérations que nous réalisons, nous les effectuons sans vraiment faire attention et sans y réfléchir. Elles sont effectuées de façon mécanique.

Qu’est-ce qu’être conscient ?

Pour tenter de définir « être conscient », faisons une expérience de pensée : un inconnu nous aborde et nous demande de l’aide. Et pour nous convaincre de lui apporter de l’aide, il nous raconte son histoire.

Au premier abord, comme il s’agit d’un individu que nous ne connaissons pas, nous ne savons pas qui il est et nous l'écoutons raconter son histoire afin de déterminer quelle aide nous pouvons lui apporter.

À force de l’écouter, de vérifier ses affirmations, nous finissons par en déduire qu’il s’agit d’un arnaqueur et nous prenons conscience qu’il tente (peut-être avec succès) de nous soustraire de l’argent (par exemple). Lorsque nous le démasquons, nous prenons conscience de sa tentative d’escroquerie.

Dans le langage courant, « prendre conscience » signifie « dévoiler le fonctionnement ». Quand nous « prenons conscience » qui a tenté ou nous a arnaqués, c'est parce que nous avons suffisamment d'éléments pour nous représenter le fonctionnement de « son histoire » avec suffisamment de précisions pour en déterminer les rouages, c'est-à-dire le fonctionnement interne, comme une montre dont nous ouvrons le boîtier pour voir le fonctionnement précis.

Les objets avec lesquels nous entrons en contact sont au premier abord des boîtes noires dont le mécanisme nous est caché. Et lorsque nous commençons à observer cette boîte pour comprendre son fonctionnement interne, plus nous en apprenons, plus nous prenons conscience de son fonctionnement, c'est-à-dire des différents sous-éléments qui les composent, la façon dont ils sont imbriqués les uns avec les autres et dont la relation de causalité se réalise.

Lorsque nous « prenons conscience de nous-mêmes », nous prenons conscience de notre façon de fonctionner, c'est-à-dire, par exemple, que nous sommes composés de deux bras, deux jambes, un tronc et une tête, et que la pensée guide l'action.

Prendre conscience, c’est comprendre le fonctionnement, i.e. les différentes sous-parties et les relations de causalité entre chacune.

Quand je prends conscience de mon bras qui s’agite lorsque je pense à le bouger, je prends conscience du lien de causalité entre ma volonté de déplacer mon bras et le mouvement qui se produit. Et plus je l’observe, plus je vois des muscles qui se contractent sous la peau et plus je prends conscience que ces muscles actionnent mon bras. Plus j’observe, plus je perçois les sensations de contractions musculaires, la peau qui se plie ou se tend, etc.

La conscience est une fonction qui permet de comprendre le fonctionnement d’un objet mental, qu’il soit « réel » ou « imaginaire ».

La « conscience de soi » n’est qu’un objet d’étude de la fonction « conscience » sur l’objet « soi ». La mécanique est la même que pour n'importe quel autre objet.

La conscience est un outil de découverte du monde dans le sens rétrograde : elle permet de décomposer un objet afin d’en comprendre le fonctionnement.

Comment la conscience s'est-elle construite ?

La vie repose presque exclusivement sur de l'instabilité : les saisons avec leurs alternances de températures, les variations climatiques, les catastrophes naturelles, etc. Rien n'est jamais acquis; rien n'est jamais définitif.

Pour survivre, il faut être capable de s'adapter le plus rapidement possible à ces variations. La première méthode est de posséder l'organe qui permet de s'adapter ou de résister. Pour cet organe, il faut l'ADN adéquat qui permettra de le construire et de le faire fonctionner. Une évolution génétique peut donner un avantage dans un contexte donné ou – au contraire – un désavantage : c'est la sélection naturelle. Mais sélection nécessite du temps pour l'acquérir, sur plusieurs générations. Plusieurs générations est souvent trop long, surtout lorsque les organismes deviennent complexes et structurés.

Lorsque la structure est suffisamment avancée pour disposer d'un réseau de cellules nerveuses, une deuxième stratégie peut se mettre en place : grâce à un câblage spécifique qui permet de coder le comportement adapté – le réflexe –, il est possible de s'adapter ou de se protéger d'une agression non pas à l'échelle de plusieurs générations, mais à l'échelle d'un individu même. Cependant, tout comme l'évolution génétique était le résultat d'un certain hasard, la réaction adaptée – le câblage – peut aussi être le résultat d'un hasard… ou d'une adaptation ad hoc.

La nature étant sage et généreuse, elle a tout intérêt à donner le maximum de chances au plus grand nombre d'individus en donnant à chacun la capacité de modifier son propre câblage afin d'adapter les réponses aux agressions le plus rapidement possible. Et pour ça, elle a donné la capacité d'analyse.

Si l'humain est un scientifique du quotidien, c'est parce que sa curiosité naturelle est nécessaire à sa compréhension du monde qui l'entoure, pour le comprendre et s'y adapter le plus rapidement possible et, par cela, survivre le plus efficacement possible.

Et pour comprendre, il faut une fonction capable de décomposer un objet complexe en les différents sous-éléments qui le composent ainsi que les relations de causalités.

Cette capacité à décomposer et comprendre le fonctionnement – i.e. les relations de causalité entre les différents sous-éléments – est la fonction de conscience.

La fonction de conscience

La fonction de conscience est une opération d'analyse qui s'effectue sur un objet « réel » ou « imaginaire » afin d'en comprendre le fonctionnement. Le résultat obtenu est alors la « conscience ».

D'un point purement technique, tout objet est forcément imaginaire, en première approximation nous pourrons toutefois considérer qu'un objet « réel » est un objet qui existe au moment où on l'observe : on peut le voir, le sentir, le toucher. On l'analyse en temps quasi-réel.

Un objet « imaginaire » est un objet qu'on ne peut manipuler que dans son esprit. Il peut être un souvenir, ou un objet complèment inventé, comme c'est le cas dans un processus de création artistique.

La fonction de conscience n'est qu'une fonction de décomposition afin de séparer les différentes parties en sous-parties ainsi que les relations de causalité. Chaque sous-partie devient alors un objet sur lequel nous pouvons alors appliquer la fonction de conscience une nouvelle fois. À chaque fois que nous appliquons la fonction de conscience, nous augmentons notre connaissance de l'objet, potentiellement jusqu'à l'infini.

Cette décomposition permet de ralentir un processus trop rapide – processus inconscient – afin d'avoir le temps de le comparer par rapport à un modèle et, éventuellement de le modifier.

Elle est absolument essentielle car un processus inconscient est un million de fois plus rapide qu'un processus conscient. Il est si rapide que lorsqu'il est déclenché, rien – absolument rien – ne peut l'empêcher de s'exécuter de son entièreté.

À quoi sert la conscience ?

La fonction de conscience est une structure neurologique qui opère de façon transversale en vue de décomposer un fonctionnement. Cette décomposition permet de comprendre un mécanisme, de le manipuler pour tenter de le modifier, de le comparer avec un ou des motifs connus, de voir ce qui est identique ou différent, et de l'adapter pour obtenir un résultat nouveau et éventuellement plus adapté.

En résumé, la fonction de conscience est l'étape préliminaine et nécessaire à toute forme d'appprentissage. Elle permet d'acquérir de nouvelles connaissances et de les transformer en nouveaux réflexes grâce à la répétition et l'entraînement et construire ainsi sélection naturelle plus efficace.

Qu'est-ce que l'apprentissage ?

Le processus d’apprentissage est une succession d’étapes essai/erreur, avec une référence, c'est à dire un objectif à atteindre. Par exemple : apprendre à écrire. Puis nous apprenons par étapes successives : tracer des lettres, une à une. Puis assembler des mots. Puis vient aussi la grammaire, l’ensemble des règles qui valident que la structure est correcte ou pas. Par exemple, en français, il n’est pas possible d’avoir trois fois la même lettre dans un même successivement. Cette écriture est invalidée par la grammaire.

Bien avant d’en arriver à la grammaire, nous apprenons avant tout à tracer les lettres, une à une. Si nous nous focalisons sur l’apprentissage d’une seule lettre, à lui seul, le processus nécessite un grand nombre de relation. Une lettre nécessite la coordination de muscles. Et l’apprentissage d’une seule lettre requiert d’apprendre à mémoriser les déplacements, les angles, les pressions, les tensions exercées, etc.

L’apprentissage de cette lettre nécessite un processus conscient : nous devons faire l’effort de nous concentrer sur l’opération et de la valider étape par étape. Si le bout de la plume dévie un peu, nous nous en apercevons immédiatement. La vitesse d'exécution en temps réel permet de corriger et d'ajuster en temps réel.

Et nous recommençons, encore et encore. Et plus le processus s’automatise, plus il devient rapide, et moins il requiert notre attention, et moins il est fatiguant. Et plus il s’automatise, moins nous avons conscience de son déroulement. Nous pensons juste à la lettre ou au mot à écrire – déclencheur – et nous ne faisons que constater son résultat.

L'apprentissage est la fonction inverse de la fonction conscience, et inversement.

L’apprentissage permet de composer un enchaînement complexe de causalité par une succession de causalités simples, chaque étape étant validée par une boucle de rétroaction qui est la fonction de conscience. Les deux opèrent conjointement, l'une après l'autre. Lorsque l'une gagne en efficacité, l'autre tend à disparaître.

Cependant, cette boucle de rétroaction est elle-même effectivement une décomposition, c’est-à-dire une fonction de conscience. Lorsque nous superposons le résultat obtenu avec le résultat attendu, c'est-à-dire que nous appliquons la fonction de conscience sur un objet « réel » – car l'apprentissage ne peut s'effectuer que sur des objets réels –, nous prenons conscience du mécanisme sous-jacent, de son déroulement et de son enchaînement et de sa déviation par rapport au résultat espéré. Et nous ajustons la trajectoire le cas échéant, jusqu'à obtenir le résultat le plus parfait.

La conscience sert donc dans deux opérations : la première, celle de la décomposition afin de comprendre le fonctionnement de la boîte noire, la seconde en rétroaction afin de reconstituer un fonctionnement complexe à partir de plus simples dans les premières étapes d’un apprentissage.

Lorsque l’apprentissage est achevé, l’ensemble de la séquence est entièrement automatisé, comme une seule boîte noire refermée, alors son exécution passe alors hors de portée de la conscience.

Nous n’avons pas besoin de réfléchir à comment écrire, mais juste ce qu’il faut écrire. Le résultat est un déplacement automatique de la plume sur le papier, sans avoir besoin de réfléchir à la mécanique.

Cas pratique : conscience et psychothérapie

L’inconscient ne sait gérer que des procédures automatiques. Une procédure doit avoir un contexte unique de déclenchement. Lorsqu’il n’y a pas assez d’informations ou que ces dernières sont trop contradictoires pour réaliser un déclenchement connu, il laisse la main à la conscience afin que cette dernière puisse analyser la situation, comprendre et générer une nouvelle procédure plus efficace et plus adaptée.

C’est le cas par exemple lorsque nous conduisons et qu’un objet – comme un ballon – traverse la rue. L’inconscient comprend qu’un danger survient, mais ne sait pas quoi en faire. Il commence donc par demander le ralentissement ou l’arrêt du véhicule, puis laisse la main à la conscience pour analyser la situation et trouver une réponse nouvelle adéquate.

Le cas le plus complexe est lorsque l’inconscient dispose d’une réponse répertoriée mais inadéquate. C’est notamment le cas des troubles psychiques ou psychologiques. À un moment donné, dans une situation de stress, l’individu a dû réagir pour sauver sa vie ou conserver son intégrité physique. La réponse a fonctionné. Tout ce qui fonctionne étant bon à prendre car considéré par défaut comme une réponse adéquate – faute de mieux – le cerveau apprend à l’utiliser systématiquement.

Cependant, une réponse résultant d’une initiation de survie était au départ conditionnée par un stress, qui reste alors une des conditions de déclenchement. Il n’est donc pas anormal que la réponse génère alors le même stress que celle qui l’a originellement causé.

La réponse devenant de l’ordre du réflexe, il est extrêmement difficile pour le sujet de la comprendre – donc d’en prendre conscience – et encore moins de trouver une solution plus adaptée.

Le rôle du psychothérapeute est justement d’aider l’individu à prendre conscience du mauvais fonctionnement de sa réponse grâce à un regard extérieur expérimenté, de lui expliquer en quoi la réponse est inadaptée – création d’un stress pour soi ou pour les autres – et, surtout, de lui proposer un autre mode de fonctionnement, tout aussi efficace, mais ayant moins de conséquences stressantes.

Tout le travail est donc avant tout d’expliquer la mécanique, stress inclus, puis de proposer une solution, de déconstruire la réponse et d’en proposer une nouvelle qui devra devenir une nouvelle habitude.

En fonction de la complexité du déclencheur – qui est généralement multifactoriel –, ce processus est plus ou moins long.

Les animaux sont-ils conscients ?

Cette question est très souvent au cœur de débat intenses et animés. La conscience étant propre à l’espace intérieur de chacun, on ne peut pas avoir l’assurance que les autres soient conscients. Mais comme la fonction conscience nous le permet, nous pouvons l’appliquer à un objet d’étude.

Je vais prendre un cas concret et réel : j’avais un chat. Comme tous les chats, il tentait d’attraper les oiseaux qui se promenaient dans le jardin. Lorsqu’il tentaient de les surprendre, ces derniers le voyaient arriver de loin. Il avait beau se tapir au sol, rien n’y faisait.

À force d’échouer, il a fait ce que tout être vivant fini par faire : trouver une nouvelle stratégie.

Tout bon scientifique est avant tout observateur  afin de tenter de comprendre son environnement. Il a alors observé et réalisé que les oiseaux venaient manger les miettes de pains que les humains jetaient dans le jardin.

La seconde étape du scientifique est de raisonner en ingénieur en décomposant la problématique en sous-éléments.

La troisième étape a été de valider la stabilité de sa théorie en la replaçant dans un contexte, en modifiant un peu les variables. Sa stratégie était la suivante : il a posé lui-même des miettes de pain devant un fourré, s’est caché à l’intérieur et a attendu.

Et il s'est passé exactemnet ce qui était prévu : il a pu attraper des oiseaux.

La première chose qu’il faut noter est que la stratégie mise en œuvre n’était pas innée. Il y a donc eu un apprentissage.

Comme nous l’avons vu, un apprentissage nécessite l’enchaînement de plusieurs actions successives avec rétro-action à chaque étape afin de valider.

Cependant, la stratégie mise en place ne s’appliquait pas à un objet surgit ex nihilo, mais à un objet bien réel : les oiseaux dans le jardin.

Mon chat a donc dû faire l’effort de comprendre la mécanique de fonctionnement, notamment de son échec. Les oiseaux s’enfuyaient avant qu’il ait eu le temps de les atteindre : donc il devait s’approcher sans être vu. Un fourré pouvait le cacher.

Mais un oiseau peut se poser n’importe où dans le jardin. Comment faire pour les attirer à proximité du piège ?

Il a alors remarqué que lorsque nous jetions les miettes de pain dehors, cela attirait immanquablement des oiseaux dans le même périmètre.

Même cause, même conséquence. Il a donc utilisé la même méthode.

Il a porté dans sa gueule des miettes de pain qu’il a posées devant le fourré, s’est caché dedans et a attendu. Le reste n’était qu’un enchaînement de causalités bien étudiées.

Tel que nous venons de le voir, le simple fait de chercher à comprendre et décomposer un fonctionnement en élément de causalité plus simples est la fonction même de la conscience.

De ce point de vue, sur cet objet, mon chat était conscient.

Les animaux sont-ils conscients d’eux-mêmes ?

La conscience de soi n'est que l'application de la fonction «conscience» à l'objet «soi». Si elle existe pour un objet externe, elle n'a théoriquement aucune raison de ne pas pouvoir s'appliquer au soi.

J’ai eu un autre chat. Un chat d’appartement. Toujours habitué à vivre avec nous, sans entrer en contact avec d’autres animaux. Il était très jaloux. Lorsqu’il croisait un autre animal, il était très agressif.

Malgré cette jalousie et cette agressivité envers les autres animaux, il ne s’est jamais attaqué à son image dans un miroir. Les miroirs l’ont d’ailleurs toujours laissé de marbre.

Pourquoi ?

Il était choyé. Nous avions l’habitude de le porter sur l’épaule depuis tout petit. Et tous les miroirs étaient à hauteur d’humains. Il avait donc eu l’habitude de se voir dans le miroir avec nous.

Il connaissait notre image, pour la voir tout les jours. Et donc il nous reconnaissait dans le miroir.

Il devait aussi reconnaître un chat sur l’épaule de l’image dans le miroir. Par déduction, ce chat devait être lui.

De la même façon, mon premier chat qui se cachait dans un fourré pour attraper les oiseaux devait avoir conscience que le fourré pouvait non seulement masquer son corps, mais aussi le cacher au regard de ses proies, ce qui tend à démontrer qu’il était conscient du volume qu’il occupait et de la présence des autres, les proies qu’il visait.

Nous pouvons donc en déduire que, jusqu’à un certain stade au moins, les chats ont conscience d’eux et des autres car ils sont capables d’évaluer une situation par rapport à une projection. S’il voyait les proies, il comprenait en revanche que les proies ne le voyaient pas forcément, ce qui nécessite un processus assez complexe de réflexion.

Conclusion

Nous avons eu l'habitude de nous questionner sur le «soi» et l' «autre» grâce et au travers de la conscience. De façon égocentrique, nous nous sommes d'abord questionnés sur la notion d'humanité et de divinité. Puis d'humanité et d'ethnie. La conscience est restée à la fois une référence intellectuelle et culturelle. Celui qui est conscient est celui qui sait.

Mais, la conscience sert avant tout à bâtir un savoir observable et concret, pour manipuler les objets du monde qui nous entoure. Et plus ce savoir est grand, plus nous pouvons réaliser à quel point notre place est infime et que, en définitive, même le plus petit d'entre nous, aussi petit soit-il, aussi silencieux soit-il, est peut-être au moins aussi grand que nous.

Peut-être arriverons-nous un jour à la conclusion évidente que la taille ne fait rien à l'affaire.