Soyons naïfs !

Pourquoi nous avons toujours besoin d’un plus naïf que soi

Dans le cadre de mon métier, je suis amené à rencontrer des clients de toutes sortes et travailler avec des individus de tous horizons.

Malgré les années d’expérience qui font de moi ce qu’on appelle un expert – et qui n’est pour moi que la simple exécution d’un certain perfectionnisme –, il m’arrive cependant d’être encore surpris par les réactions ou les propos de personnes avec lesquelles je suis amené à collaborer.

La dernière en date: la naïveté. 

Lorsqu’on est perfectionniste, on aime les choses bien faites et achevées. De plus, l’expérience aidant, on sait que toute activité inachevée finira par se payer tôt ou tard. Je conseille donc toujours à mes clients ce qui est dans leur intérêt – c’est pour cela qu’ils me paient – et je ne suis pas du genre à leur cacher la vérité, même si elle est difficile à entendre, ce qui signifie que je pose sur la table la liste des exigences structurelles auxquelles ils devront faire face, ainsi que les risques encourus si jamais ils y dérogent.

Je fais habituellement face à deux réponses : ceux qui comprennent et acceptent car j’ai réussi à leur transmettre les informations dont ils ont besoin pour avoir un avis éclairé, et ceux qui les rejettent, parce que c’est trop exigent et trop coûteux – généralement plus le second que le premier.

Et il y a quelques cas rares, que nous nommerons des « politiciens », que nous identifierons facilement grâce à des locutions comme : « J’entends bien ce que vous dites… mais ne soyons pas naïfs ... »

Luttons contre la dictature (du stylo rouge)

Comment le stylo rouge ruine l’esprit d’entreprise

Aussi loin que je me souvienne, mes devoirs scolaires – et autres contrôles de connaissance – étaient corrigés à l’encre rouge par le professeur. C’est une convention : les devoirs sont corrigés en rouge. Ce n’était pas un traitement de faveur, mes camarades y avaient droit et mes parents avant eux, leurs parents, etc. C’est une convention qui se transmet de génération en génération.

Cette convention a tellement traumatisé les élèves que, devenus parents aujourd’hui, certains demandent l’abolition du système de notation, arguant qu’une mauvaise note décourage l’élève plutôt que de l’encourager.

D’un point de vue technique et psychologique, ce n’est pas la notation qui pose problème. Et si nous voulons garder un système d’instruction performant, nous devons conserver un système de notation qui permet d'avoir une mesure plus ou moins «scientifique» de la progression et des points faibles à travailler.

Non, ce qui décourage l’élève n’est pas la note obtenue, mais l’encre rouge.

Pourquoi perdre le contrôle peut vous rendre plus heureux

Nous avons tous un besoin viscéral de sentir un contrôle. Mais aller trop loin peut vous rendre malheureux.

Les êtres humains ont un profond désir de certitude et de contrôle.

Plusieurs études montrent que ce besoin sert au moins deux objectifs importants. Premièrement, cela nous aide à croire que nous pouvons façonner les résultats et les événements à notre goût. C'est-à-dire que plus nous nous sentons en contrôle, plus nous nous sentons efficaces pour atteindre les résultats souhaités, et ce sens de la compétence stimule le bien-être.

Nous apprécions aussi le contrôle parce qu'il nous fait croire que nous ne sommes pas sous le contrôle de quelqu'un d'autre. Dans une étude, des chercheurs ont donné à une d'un groupe de pensionnaires d'une maison de retraite le contrôde sur quelle plante à cultiver dans leur chambre et quels films à regarder. L'autre groupe a été privé de ce choix. Au cours des dix-huit mois qui ont suivi, le taux de mortalité du deuxième groupe était le double de celui du premier.

C'est pourquoi nous avons tendance à rechercher le contrôle. En effet, les études montrent que ceux qui ont le plus besoin de contrôle définissent généralement des objectifs plus ambitieux et ont tendance à atteindre plus d'objectifs. Mais cela peut-il aller trop loin ? La recherche du contrôle à tout prix peut-elle diminuer le bonheur? Il s’avère que la réponse est oui. Chercher le contrôle est une bonne chose, mais seulement jusqu'à un certain point. Au-delà, la volonté de contrôler peut vous rendre misérable.

Pourquoi le Carême rend les gens heureux (et pas Netflix)

Une nouvelle recherche suggère que réduire les plaisirs de la vie nous aide à en profiter beaucoup plus

Comme beaucoup de téléspectateurs de nos jours, nous regardons nos émissions préférées sur Netflix, consommant deux, trois ou plus d’épisodes – parfois des saisons entières – à la fois.

Mais nous ne nous en rendons guère compte, goinfres que nous sommes, nous nous privons de bonheur.

C'est la leçon d’une nouvelle recherche dans le domaine de la psychologie positive. Cette recherche montre que se livrer aux plaisirs de la vie à plus petites doses, ou même les abandonner pendant des périodes de temps, nous aide à en profiter beaucoup plus.