Perte de poids : une seule méthode…

mais vous allez souffrir

La perte de poids est une question de plus en plus fréquente et est intrinsèquement liée à l'obésité dans la société moderne.

Le débat fait rage entre l'acceptation ou non de l'obésité comme normalité et, lorsque la perte de poids est un objectif, sur le moyen à employer, qu'il soit intrisèque – régime – ou extrinsèque – chirurgie.

En tant qu'athlète, je ne considère pas la méthode extrinsèque comme une solution en soi, puisqu'il s'agit en réalité d'une tricherie. La chirurgie ne résout pas le problème, elle le contourne. Or, l'intérêt du sport réside dans sa réussite personnelle par sa détermination et ses efforts.

Donc, une personne qui voudrait maigrir par ses propres moyens en mettant à l'épreuves ses propres limites arrivera à se poser la question du régime alimentaire.

Parlons-en…

Le fondement biologique

La perte de poids repose sur une asymétrie fondamentale : alors qu’on peut potentiellement absorber une quantité illimitée d’énergie, le corps ne peut en éliminer qu’une quantité finie, dépendante de l’activité physique.

Pour perdre du poids, il faut attaquer les réserves. Ces réserves seront utilisées lorsque la quantité d’’énergie absorbée sera inférieure à celle dépensée.

C'est la seule méthode qui peut fonctionner, même si elle est enrobée dans un contexte cétonique, paléo, high-carbs, low-carbs, high-fat, jeûne intermittent… Nous en revenons toujours à la même conclusion : pour perdre du poids, il faut absorber moins d'énergie qu'on en consomme.

Plus la différence sera grande, plus la perte de poids sera rapide, mais atteindra une vitesse limite du fait que la quantité dépensée possède elle-même une limitation. Cette dernière implique donc que la perte de poids s'étalera dans le temps. Il n'existe aucun régime qui fasse perdre beaucoup de poids en quelques jours.

Un mécanisme intrinsèque

Le stockage de l'énergie sous forme de graisse est un système commun à la plupart des animaux. Il est nécessaire à la survie lors des périodes difficiles. Dans la plupart des cas, ces périodes sont l'hiver et l'été très chaud et très sec.

À ce moment-là, le corps est capable d'utiliser les réserves qu'il a accumulées afin de pouvoir continuer à fonctionner – presque – normalement. Dans une certaine mesure, tant qu'il possède des réserves, un individu normalement constitué ne prend aucun risque à ne rien manger car le système est prévu pour ça et largement éprouvé.

Bien que la faim soit une sensation désagréable, elle n'est pas synonyme de danger. Le corps est soumis à plus de contraintes et de dangers quand on mange trop que quand on ne mange pas assez. 

La durée

Imaginons une personne obèse ayant 50 kilogrammes à perdre.

1 kg correspond grosso modo à une réserve énergétique de 9000 calories.

Si la personne dépense 2000 calories de réserve dans sa journée, alors il lui faudrait 4,5 jours pour perdre 1 kg en ne mangeant rien du tout.

Si elle mange pour 1200 calories par jour et qu'elle dépense 2000 calories, il lui faudra 11,25 jour perdre 1 kg. Soit à peine 3 kg par mois. Il lui faudra 1 an et demi d’efforts quotidiens pour perdre 50 kg.

Cette durée dépend de 3 facteurs : l'énergie absorbée, l'énergie dépensée et la quantité de réserve à utiliser.

Il faut donc bien garder à l'esprit que plus on a de poids à perdre plus les efforts à faire s'inscriront sur le long terme. Cette obligation provient de la nature bioloqique du stockage de réserves énergétiques et de leur utilisation. On ne peut pas tricher avec la biologie.

La psychologie

Une fois que nous avons parlé de la durée, il convient de parler de la partie psychologique car c'est souvent le point faible de tout régime et c'est généralement la pression psychologique qui induit l'échec par abandon.

Il faut bien préciser que même 1200 calories par jour – si c'est votre choix – , c’est une faim constante, quasi-continue, du matin au soir, durant 1 an et demi – ou plus –, à supporter avec l'impression constante de ne rien manger, de se priver.

Il faut y être préparé et ça nécessite un certain nombre d'aptitudes, notamment d'endurance psychologique et physique.

Heureusement, pour la partie physique, le corps ne cherche qu'à nous aider. Lorsque nous sommes obèse, il cherche à s'y adapter pour rendre la condition la plus indolore possible. C'est pourquoi nous avons l'impression que tout va bien.

Dans le sens contraire, le corps fait la même chose : la faim sera probablement douloureuse au tout départ parce que le corps n'y est pas habitué. Mais cette douleur diminuera avec le temps pour être juste un indicateur comme un autre.

Il faut donc bien garder à l'esprit que plus vous endurerez, plus les choses seront faciles par la suite, c'est juste un mauvais cap à passer. Imaginez cela comme une cure de désintoxication.

La désintoxication sera douloureuse au départ puis les choses reviendront progressivement à la normale, même si l'addiction est toujours présente. La faim sera toujours présente, en permance du matin au soir.

Si ça peut vous rassurer…

Vous pensez que la faim est la partie la plus difficile ?

Pour 1200 calories par jour, il faudra 11 jours perdre 1 kg de graisse. 11 jours de faim constante. Vous pensez que c'est le plus difficile ?

Demandez-vous seulement ce qu'il faut endurer pour gagner un kilogramme de muscle. Personnellement, pour gagner 1 kilogramme de muscle, il faut 170 heures de sport intensif. Ce qui représente environ 1 mois et demi de souffrances, d'efforts… et des litres de sueur.

Donc, pour vous motiver, gardez bien à l'esprit que pour chaque kilogramme de graisse perdue, il vous aurait fallu souffrir bien plus pour gagner un kilogramme de muscle.